Un centre pénitentiaire est un établissement fermé au public dans lequel les détenus viennent puiser leur peine. Plus communément appelé prison, le centre pénitentiaire peut comprendre plusieurs quartiers distincts lui permettant de proposer 2 à 3 régimes de détention différents pour les prisonniers : maison d’arrêt, centre de détention, maison centrale, centre pénitentiaire, centre de semi-liberté.
Comment fonctionne le centre pénitentiaire ?
Rôle de l’administration
Un centre pénitencier dépend de l’administration pénitentiaire qui a pour rôle de s’assurer de l’exécution des condamnations pénales notamment des peines de privation de liberté. Elle est donc entre autres, chargée de surveiller des personnes détenues et de garantir la sécurité publique. Cette entité de contrôle et d’application des peines est également sollicitée pour favoriser l’individualisation des peines et la réinsertion sociale des délinquants.
Personnel pénitentiaire
Plusieurs acteurs interviennent en milieu pénitencier :
- Les surveillants pénitentiaires ou gardiens de prison qui sont chargés de la surveillance et de la sécurité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des structures de détention carcérale.
- Les travailleurs sociaux sous la direction du Service pénitentiaire d’insertion et de probation qui sont en charge du suivi de détenus et de la mise en place d’activités socio-éducatives.
- Les personnels techniques et les agents administratifs en charge des services pénitentiaires (personnel médical, psychologue, infirmiers, enseignants, formateurs, cuisiniers, aumôniers, ….)
Les centres pénitentiaires en France
Que ce soit pour un régime d’emprisonnement axé sur la sécurité ou plutôt des peines aménagées axées sur la réinsertion sociale, les centres pénitenciers de France disposent de plusieurs types de prisons avec différents niveaux de niveau de sécurité et différentes conditions d’accueil.
Les centres de détention
Les 25 centres de détention à travers le pays accueillent des prisonniers condamnés à de longues peines, mais dont les crimes ne représentent pas un obstacle à la réinsertion sociale.
Les maisons centrales
Les 6 maisons centrales françaises sont destinées à l’incarcération d’individus dangereux et récidivistes ou présentant des risques. La détention axée sur la sécurité inclut l’existence d’un quartier disciplinaire, de cellules d’isolement, …..
Les centres de semi-liberté
Les 11 centres de semi-liberté accueillent les condamnés bénéficiant d’un aménagement de peine, dont le détenu en probation ou le prisonnier en libération conditionnelle. Ce régime de détention permet donc aux personnes incarcérées d’exercer une activité à l’extérieur : travailler, se former, participer à la vie de famille ou subir un traitement médical. Dès cessation de l’activité, les condamnés doivent rejoindre sans attendre l’établissement pénitentiaire.
Les maisons d’arrêt
Les 99 maisons d’arrêt de France sont des lieux de détention provisoire pour les prévenus en attente de leur procès. On peut également y retrouver toute personne qui ait été condamnée à des peines d’emprisonnement de moins de 2 ans. Ce sont aussi souvent des personnes incarcérées pour flagrant délit.
Les centres pénitentiaires
Les 43 centres pénitentiaires sont des établissements pour peines de grande taille qui cumulent deux ou trois régimes de détention différents. Un centre pénitentiaire peut alors regrouper un quartier maison d’arrêt, un quartier centre de détention, un quartier semi-liberté et une maison centrale.
Les conditions de détention
Les personnes condamnées sont placées par le Ministère de la Justice dans des établissements pénitentiaires adaptés et équipés. Ils sont généralement dotés de cellules à barreaux, de réfectoire, de parloirs, d’infirmerie, de centre hospitalier, de douches, une cour de promenade, une cellule psychologique, etc….
L’établissement pénitentiaire composé de murs d’enceintes, de systèmes de surveillance, de corridors et de gardes pénitentiaires pour éviter les risques d’évasion. La visite en prison du détenu par la famille se déroule sous la supervision du personnel des prisons et après une fouille méthodique suivant les règles pénitentiaires.
Dans l’univers carcéral, la prévention de la récidive est une problématique récurrente. L’administration de la prison doit donc travailler en étroite collaboration avec des acteurs publics ou associatifs dans le but de prévenir la récidive. La procédure d’évaluation d’une personne détenue est longue. Elle peut durer 3 mois pour une personne suivie en milieu ouvert et un mois pour une personne suivie en milieu fermé.
Les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP)
Tout établissement pénitencier se doit d’avoir des SPIP c’est-à-dire des services qui vont intervenir auprès des personnes incarcérées essentiellement et dont la mission est de prévenir la récidive.
Ses missions en prison
Concrètement, le SPIP participe à la prise de décision judiciaire et à l’individualisation des peines, lutte contre la désocialisation, veille au respect des obligations imposées par le magistrat, réalise des enquêtes sociales en milieu carcéral, propose les aménagements de peine, aide à maintenir les liens sociaux et familiaux, aide et préparation à la sortie de prison, informe la famille, éclaire les décisions de justice, participe aux différentes commissions internes.
C’est par l’intermédiaire d’un conseiller pénitentiaire d’insertion et probation mais aussi avec l’aide de ses partenaires que le SPIP peut réaliser des actions pour lutter contre l’illettrisme, contre l’indigence, contre la toxicomanie, et pour donner un accès à la formation et au travail, un accès aux soins en milieu carcéral.
Ses missions en milieu ouvert
Le conseiller pénitentiaire d’insertion et probation est chargé d’apporter à l’autorité judiciaire des éléments d’évaluation utile à la préparation et la mise en œuvre des condamnations. Mais il est aussi chargé de suivre l’application des obligations imposées à chaque personne condamnée à un sursis avec mise à l’épreuve, une contrainte pénale, une libération conditionnelle, un suivi socio-judiciaire ou encore à des travaux d’intérêt général.
Son organisation et son personnel
Les SPIP sont des organismes totalement indépendants des établissements d’incarcération. De ce fait, ils sont administrés par un directeur sous l’autorité hiérarchique du directeur interrégional des services pénitentiaires. Ces organismes ont toujours un représentant au sein de l’établissement pénitencier qui est le directeur pénitentiaire d’insertion et de probation (DPIP) de la prison. Le personnel des SPIP sont des conseillers et des travailleurs sociaux qui ont été formés au préalable par l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP). Les SPIP ont également des personnels de surveillance pour la gestion des placements sous surveillance électronique ainsi que du personnel administratif.
La population carcérale
Les prisons françaises sont victimes de surpeuplement et de manque de moyens. Au 1er janvier 2018, le site officiel du ministère de la justice chiffre le nombre de personnes écrouées à 80 000 dont 69 000 en détention définitive alors que le nombre de places disponibles sur l’ensemble du secteur pénitencier français est seulement de 59 000. Les prisons remplies à 115% entraînent des besoins énormes en termes de budget, d’infrastructures et d’agents pénitenciers qualifiés.