SPIP

Le service pénitentiaire d’insertion et de probation est un service déconcentré de l’administration pénitentiaire au niveau départemental. Il assure le contrôle et le suivi des personnes placées en détention, afin de prévenir la récidive et de favoriser leur réinsertion.

L’organisation et la composition du SPIP

Le SPIP est un service rattaché à l’administration pénitentiaire qui elle-même est rattachée au Ministère de la Justice. Cette administration pénitentiaire s’efforce d’assurer la surveillance et la réinsertion des personnes détenues par le biais du SPIP. En moyenne, on peut trouver un SPIP par département. Un SPIP peut intervenir au niveau de tous les établissements pénitentiaires de sa circonscription (maison d’arrêt, …). 
Tout le personnel du SPIP est formé par l’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP). En général, son organigramme comprend un directeur, des conseillers et travailleurs sociaux, le personnel de surveillance, le personnel administratif.

La direction

Le directeur des services SPIP est le représentant du service auprès des établissements pénitenciers, des partenaires sociaux et professionnels, des juridictions. Il est responsable du bon fonctionnement de son service au niveau départemental. Il coordonne les actions et les mesures relatives à ses missions. Il rend des comptes au directeur interrégional des services pénitentiaires. Pour mener à bien ses tâches, il reçoit actuellement l’aide des directeurs pénitentiaires d’insertion et de probation (DPIP). Mais ces deux postes de directeur des services SPIP et DPIP vont fusionner.

Les CPIP et travailleurs sociaux

Ces agents spécifiques du SPIP sont ceux qui vont suivre et accompagner directement les détenus pris en charge par le SPIP. On retrouve donc les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP), les assistants de service sociale (ASS), des psychologues, etc…

Le personnel de surveillance

L’autre attribution du SPIP est la surveillance des personnes condamnées en milieu ouvert et notamment en ce qui concerne la mise en place et le suivi des placements sous surveillance électronique.

Le personnel administratif

Les secrétaires des services pénitentiaires d’insertion et de probation s’occupent de formaliser les différents actes et mesures prises vis-à-vis des condamnés pris en charge par le SPIP, de gérer les ressources humaines et financières (paie, comptabilité du service, etc…)
Formation et statut des personnels d’insertion et de probation
Dans la filière des personnels d’insertion et de probation, on retrouve plusieurs métiers possibles :

Le corps des conseillers d’insertion et de probation (CIP)

qui est accessible par concours externe aux étudiants titulaires d’un bac +2 et par concours interne aux agents publics justifiants de 4 ans d’exercice minimum.

Le corps des chefs de SPIP (directeur SPIP et DPIP)

est accessible aux CIP par examen professionnel ou par promotion en fonction de leur ancienneté et de leur grade, ou par concours.
En raison de leur mission d’aménagement des peines et leur travail sur l’application des règles pénitentiaires, les profils des agentes SPIP sont en majorité des profils à fort compétences juridiques.
Pour les CIP qui sont plutôt orientés dans le travail social, les profils sont très divers avec des professionnels de la formation, des spécialistes en sciences humaines, en psychologie ou en communication sociale.

Rôles et objectifs du SPIP

  • Accompagnement personnalisé : Le but du SPIP est d’accompagner les personnes placées sous main de justice de A à Z.
  • Insertion : Le SPIP espère réduire les risques de récidives en développant des programmes de réinsertion efficace pour les personnes condamnées.
  • Probation : Les SPIP concourent à l’individualisation des peines privatives de liberté et la préparation des décisions de justice à caractère pénal

Les missions du SPIP

L’objectif d’accompagnement personnalisé, d’insertion et de probation du SPIP en milieu pénitentiaire se traduit comme suit :
En milieu fermé
Le SIP fournit un agent d’insertion et d’approbation pour l’accompagnement d’une personne détenue dans le cadre d’un parcours d’exécution des peines.

Aide à la décision judiciaire

L’agent apporte son aide en proposant au juge d’application des peines, des aménagements de peine en fonction du comportement du condamné durant son incarcération, de sa situation financière et économique et de la nature de sa condamnation.

Aide à la préparation à la sortie de prison

L’agent aide au développement et à la coordination des réseaux de partenaires associatifs ou institutionnels dans les prisons afin que les détenus puissent accéder plus facilement aux dispositifs d’insertion de droit commun (logement, travail, soin, formation….), dispositif de placement à l’extérieur.

Aide au maintien des liens familiaux

Le SPIP informe la famille de la détention de leur proche et met en place des programmes permettant de renforcer les liens familiaux et sociaux.

Aide à l’accès à la culture et à l’accès aux soins

Le SPIP lutte contre l’illettrisme dans le milieu carcéral et organise des actions culturelles ou des programmes de développement de la lecture.
En milieu ouvert
Les agents du SPIP interviennent auprès des personnes en liberté conditionnelle, en placement sous surveillance électronique, en sursis avec mise à l’épreuve, en semi-liberté ou condamnées à des travaux d’intérêt général, dans le cadre d’un mandat judiciaire afin de :

  • Apporter tous les éléments d’évaluation nécessaires à la préparation et la mise en œuvre des condamnations
  • Aider les personnes condamnées à comprendre la peine
  • Aider les personnes condamnées à intégrer un programme de réinsertion et de prévention de la récidive
  • Assurer le respect des obligations imposées aux personnes condamnées à des peines restrictives et privatives de liberté par le magistrat (exemple : le port du bracelet électronique pour les individus sous surveillance électronique, le pointage hebdomadaire chez les agents de probation du libéré conditionnel).
  • Favoriser l’accès des personnes concernées aux dispositifs d’insertion professionnelle et sociale.
    Zoom sur l’insertion et probation des prisonniers
    La détermination de la nature du travail d’intérêt général, des conditions de l’aménagement de peine revient au service de probation du SPIP. En réparation du délit commis, cette peine est une alternative à l’emprisonnement. Les agents aident à calculer donc le nombre d’heures sachant que 20 heures de travail d’utilité publique ou de travaux d’utilité collective sont le minimum.
    Le service d’insertion s’occupe de former et d’encadrer le détenu pour favoriser l’apprentissage d’un métier. Repenser autrement la prison avec le réseau de partenaires permet de mettre en place par exemple, des programmes de formation professionnelle pour les prisonniers. Ces derniers seront donc intégrés au sein de divers ateliers (imprimerie, menuiserie, boulangerie, forge, cuisine, bâtiments, maçonnerie, etc…). Ces formations sont financées pour la majorité par Le Fonds social européen.