Afin de venir en aide aux femmes victimes de violences et de discriminations, un centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF), un organisme associatif à compétences locales, voit le jour en 1972. En effet, l’État souhaite mettre en place un réseau à maillage national, qui effectue des actions autour de plusieurs thématiques comme l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la prévention des violences faites aux femmes quelle que soit leur nature, l’accompagnement des femmes dans divers domaines, la médiation familiale et le soutien à la parentalité.
L’organisation et le statut des CIDFF
Les CIDFF dont le nombre s’est considérablement multiplié au fil des ans sont répartis sur tout le territoire français. Ces structures gérées par un conseil d’administration avec des membres nommés ont à leur tête une fédération nationale d’associations, le Centre national d’information des droits des femmes et de la famille (CNDIFF). Les membres du conseil d’administration de la CNDIFF sont généralement des fonctionnaires et des représentants des grands médias.
Placés sous l’autorité du Premier Ministre qui nomme ses membres, les CIDFF bénéficient donc de subventions octroyées par l’État et par les collectivités locales. Une grande partie des notes de frais des CIDFF sont cependant financées par les cotisations des membres des associations.
Cette entité assure la direction nationale des 111 CIDFF que comptent désormais la métropole et les DOM-TOM. Cet organe de direction a pour rôle de coordonner la mise en application des lois, d’analyser les données et les statistiques récoltées auprès du réseau, d’assurer une veille juridique et de représenter les CIDFF auprès des autorités nationales, internationales et européennes.
La CNDIFF est membre de plusieurs collèges ou instances comme l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes (OPVH), le Conseil national de l’Aide aux Victimes (CNAV), le Conseil National de soutien à la parentalité (CNSP), l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), la Commission nationale des violences envers la femme, le comité de suivi du fonds social européen, le comité consultatif de l’égalité des chances…
La CNDIFF élabore et coordonne les actions correspondant aux projets de loi initiés au niveau national et européen. Elle fournit des documents d’information et des supports de formation à tous les CIDFF. Sa participation aux commissions et aux instances régionales est une part importante de sa mission. Elle aide donc à la mise en place de campagne de promotion pour l’égalité des chances.
La CNDIFF joue un rôle prépondérant au sein du réseau, car c’est elle qui garantit les valeurs qui animent le réseau (Charte nationale qui regroupe les principes déontologiques et de fonctionnement des CIDFF). Elle contribue à développer puis à mutualiser les expériences et les compétences des CIDFF.
Les CIDFF aux 4 coins de la France
Haute-Garonne, Haute-Saône, La Drôme, Meurthe-et-Moselle, Les Yvelines, le Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, Pyrénées Atlantique, Provence Alpes, Côte d’Azur sont autant de départements français qui possèdent une à plusieurs CIDFF.
En France métropolitaine ou Outre-mer, en milieu rural ou urbain, il y a forcément un CIDFF près de chez vous. En comptant les antennes et les permanences, quelle que soit leur taille, les CIDFF sont au nombre de 111 sur l’ensemble du territoire français.
Très souvent, les permanences de la CIDFF sont hébergées par les mairies, la Maison de la Justice et du Droit, les Centres Communaux d’Action Sociale, les Centres d’hébergement et de Réinsertion sociale, les services de Police et de Gendarmerie, etc…
Les services proposés par les CIDFF
Les CIDFF ont essentiellement un rôle de conseil et d’information.
Information juridique
La CIDFF organise une permanence juridique dans ses locaux afin d’informer les femmes sur leurs droits. Elle fournit les informations juridiques indispensables aux personnes qui sont victimes de violence.
Elle met également en place une campagne de promotion des droits de la femme ainsi qu’une campagne de sensibilisation sur les différents préjudices qu’elles peuvent subir au quotidien : violences sexistes, harcèlement, violences conjugales, …
Sur une période précise, mais aussi au quotidien, la lutte contre les violences sexistes ou les violences au sein du couple restent une priorité pour ces structures. Des juristes expérimentés répondent à leurs questions tout en leur facilitant l’accès au droit. Il s’agit par exemple de leur accorder un soutien dans les démarches juridiques qu’elles doivent entreprendre.
L’information juridique est délivrée dans les bureaux de permanences ou les antennes CIDFF sous différentes formes. Il est donc possible d’avoir un entretien individuel, soit face à face, soit par téléphone avec un juriste pour récolter des informations sur une thématique spécifique ou sur des procédures à entreprendre. On peut aussi assister à une séance d’information juridique collective à destination du public ou des partenaires. Ces séances vont se dérouler dans des salles publiques ou alors au sein de locaux mis à disposition par les partenaires et vont traiter notamment du droit du travail, du droit international privé, du droit civil et de l’aide aux victimes.
Information professionnelle
L’insertion professionnelle des femmes est au centre des préoccupations de la CIDFF. L’organisme propose donc un suivi et un accompagnement personnalisé aux femmes qui ont un projet professionnel. Concrètement, c’est la recherche d’une solution de garde d’enfant pour permettre aux femmes au foyer de contribuer pleinement à l’économie sociale ou encore l’aide à la préparation de l’entretien individuel.
D’autre part, la création d’entreprises est fortement encouragée par des initiatives et des mesures prises par le Conseil régional ou le conseil départemental dans le cadre de politique pour l’emploi de la femme.
La CIDFF organise également le soutien et la promotion de l’égalité réelle de traitement entre les hommes et les femmes au travail, contribuant ainsi à éliminer les stéréotypes dans le milieu professionnel.
Information sur la vie quotidienne
La CIDFF a pour mission de faire connaître au grand public l’existence de plusieurs droits fondamentaux, dont le droit de la famille, le droit des étrangers, ...Le soutien est particulièrement axé vers les femmes bénéficiaires des minima sociaux et en situation de monoparentalité ou encore celles qui sont en recherche d’emploi ou de formation.
Pour renforcer l’insertion sociale par exemple, des permanences de psychologues sont assurées dans les structures d’accueil.
Mais elle oriente et accompagne le public également, en priorité les femmes, dans les domaines de la santé et de la sexualité (dépistage, contraception, etc…).
Les engagements des CIDFF
Dans le cadre d’aides aux victimes ou d’un accompagnement vers l’emploi, la CIDFF s’engage à fournir un soutien et une information confidentielle et gratuite. La protection de la vie privée est donc un point non négligeable de ses prestations. L’accueil personnalisé est nécessaire pour une étude au cas par cas de chaque situation afin d’apporter les solutions adéquates.
Grâce à l’étendue de leurs champs d’action et à la polyvalence de leurs domaines d’intervention, les CIDFF sont assurément les observateurs des différentes problématiques du quotidien. Dans le cadre de la journée internationale de la femme, La CIDFF participe à la semaine de prévention, offrant son soutien lors des interventions collectives.
La plateforme de signalement Violences en ligne
Les CIDFF sont encouragés à mettre en place un site web riche d’informations, facile d’accès et simple à manipuler afin de se rapprocher davantage des femmes et des victimes. Via le site, les CIDFF peuvent disposer d’une plateforme de signalement « Violences » qui permet aux victimes ou à des tiers de signaler en ligne des violences de nature sexuelles ou sexistes.
Le site de la CIDFF a d’autres objectifs comme la diffusion d’offres d’emploi, la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes grâce à des plaquettes d’information téléchargeables, la promotion de la pratique du sport par les femmes, le soutien actif de la campagne d’information IVG, etc…